Voilà, ça y est, la décision est prise, je vais débuter une carrière d’indépendant dans les prochains mois. Dans le précédent billet, je vous parlais des réticences de l’entourage et de la difficulté de prendre ce type de décision. Dire que tout s’est réglé du jour au lendemain serait un peu facile. Beaucoup de discussions ont été nécessaires, mais ma compagne et moi sommes parvenus à un compromis.
J’entame donc à présent les différentes étapes indispensables à la réalisation de mon projet. N’ayant pas de connaissances en gestion de projet ni en management, comptabilité,…j’ai décidé de passer par la case formation. Le but est de me permettre d’avoir toutes les cartes en main pour débuter sereinement.
Heureusement pour moi, en Belgique, de nombreux services existent pour aider les futurs entrepreneurs. En cherchant un peu, vous trouverez une multitude de couveuses, de centre de formations et d’aides diverses. Petit tour d’horizon non exhaustif
La gestion
En Belgique, pour pouvoir débuter une activité en tant que personne physique ou société, il est indispensable de prouver ses connaissances en gestion de base. Cela peut sembler étonnant vu d’autres pays, mais je pense qu’il est primordial de connaître les droits et obligations d’un entrepreneur avant de se lancer.
Toute entreprise commerciale ou artisanale (aussi bien en personne physique qu’en personne morale) doit prouver préalablement ses connaissances de gestion de base lors de son inscription dans la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE)
Source : Comment s’installer à son compte en Belgique
Une exception existe néanmoins, il est possible de se faire prêter la gestion par un conjoint ou un membre de la famille par exemple. Personnellement je ne recommande pas cette solution, car au final, ce sera à vous de gérer votre barque, pas à cette autre personne. De plus, la personne vous ayant concédé sa gestion devient responsable en cas de faillite par exemple. Cette méthode peut avoir des avantages et être utiles dans certains cas, mais pas quand vous souhaitez créer et porter votre projet. De plus, pour entrer en couveuse il est indispensable d’avoir sa gestion, mais nous en parlerons un peu plus bas.
Comment acquérir et valider les connaissances de gestion ?
Deux méthodes existent pour faire valider ses connaissances en gestion et pouvoir accéder au statut d’indépendant :
- Apprendre seul : Vous trouvez un syllabus (ici ou ici), prenez votre courage à deux mains et commencez à étudier. Une fois que vous êtes certain de maîtriser parfaitement le sujet, il ne vous reste plus qu’à vous inscrire pour passer un examen devant le jury central.
- Suivre une formation : De nombreuses formations existent dans ce domaine. Des professionnels vous expliquent les choses essentielles à connaître et vous font passer l’examen à la fin du cursus. L’un des centres les plus connus dans ce domaine est très certainement l’IFAPME.
Chacune des deux méthodes offre des avantages et inconvénients, c’est à vous de choisir la méthode qui vous correspond.
La méthode d’auto-apprentissage offre l’avantage d’avancer à son rythme et de pouvoir le faire sans attendre. Au contraire des formations qui ont lieu à des dates et des horaires bien définis. Si vous êtes pressé ou que votre situation actuelle ne vous permet pas de suivre une formation, cette méthode est idéale pour vous. Attention toutefois, les questions posées au jury central sont sélectionnées au hasard dans le programme officiel, il est donc indispensable de le connaître intégralement.
En optant pour une formation, vous serez accompagné par des professeurs qualifiés dans différents secteurs (droit, économie, marketing,…). Ils vous aideront non seulement à mettre le doigt sur les parties importantes à connaître, mais également à aller plus loin qu’un simple syllabus.
J’ai choisi la deuxième option. Je préfère être accompagné et acquérir ces connaissances de manière concrète avec des gens qui savent de quoi ils parlent. J’ai également choisi de participer à la formation accélérée en gestion de l’IFAPME. Cette formation dure 144 heures réparties sur 3 ou 4 mois en cours du soir et elle me permet de travailler la journée sur mon projet, mais également de suivre une autre formation plus courte en parallèle. Je vous en touche un mot dans le prochain paragraphe.
Enfin, sachez que la gestion n’est pas la seule chose obligatoire, certains métiers nécessitent un accès à la profession. Dans mon cas, le projet que je souhaite porter n’en nécessite pas, je n’ai donc pas de démarches à entreprendre de ce côté là. Pour savoir si le métier que vous souhaitez faire nécessite un accès la profession, de multiples ressources existent sur Internet, comme ici. Si vous êtes dans ce cas de figure, des centres de formations comme l’IFAPME organisent des formations à la plupart des métiers qui s’accompagnent bien souvent de cours de gestion.
Les formations
Acquérir les compétences de gestion est une chose obligatoire, mais d’autres aspects sont nécessaires si vous souhaitez entreprendre. Avoir suivi des cours théoriques de gestion ne fera pas de vous un bon manager. Pour cela, de nombreuses formations peuvent vous aider et vous orienter, c’est le cas par exemple des formations « Je monte ma boite » de l’IFAPME. Je monte ma boite est un parcours de formations pour vous aider à créer/reprendre une activité indépendante ou une entreprise.
Suite à un rendez-vous avec un des collaborateurs du centre de formation de ma région, j’ai opté pour celle nommée « Mon business Plan« . Celle-ci aura lieu en même temps que mes cours de gestion et se déroulera une journée par semaine.
Durant ces journées, les participants peuvent librement travailler sur leur projet tout en bénéficiant du conseil et du suivi d’experts ou de personnes ayant réussi à monter leur projet. Des accompagnements individuels sont également avec un partenaire de notre choix sont également organisés.
Je pense qu’il s’agit d’un bon complément à l’apprentissage de la gestion. Cela permet de rencontrer des gens ayant réussi ainsi que d’autres porteurs de projets. De quoi se constituer un bon carnet d’adresses. Et puis quoi de plus stimulant que d’être entouré au quotidien d’entrepreneurs de tous horizons?
De plus, la formation a pour but de vous amener à constituer votre business plan et à le défendre devant un jury d’experts. Le business plan sera la pierre angulaire de votre future activité, il est important d’y consacrer du temps et de l’attention.
Et pour ne rien gâcher, cette formation étant organisée en partenariat avec la couveuse d’entreprise Job’in, elle pourra me servir de pont vers celle-ci.
Les couveuses
Une fois votre diplôme de gestion en poche, vous pouvez débuter votre activité. Il vous suffit de vous rendre dans un guichet d’entreprise (l’UCM par exemple) et de vous inscrire. Mais tout n’est pas si simple et les premiers mois risquent malgré tout d’être difficiles. C’est ce que tout entrepreneur vous dira.
Les couveuses d’entreprises sont là pour ça. Ces organismes ont pour but d’aider les porteurs de projets à mener à bien leurs idées et à débuter leur activité sereinement. Concrètement, vous commencez votre activité et la couveuse s’occupe de tout. Vous avez juste à trouver des clients et à réaliser vos prestations de services/vendre vos biens.
La couveuse va prendre en charge les aspects social, financier et juridique. Vous pouvez donc débuter sans risque votre activité. En cas de problème ou si votre projet venait à ne pas fonctionner, elle vous arrêtera simplement et vous n’aurez aucune créance à rembourser. Une sécurité bienvenue quand on sait que les premiers mois sont généralement le plus difficiles pour un entrepreneur.
La couveuse vous octroie également un statut provisoire vous permettant de facturer vos clients sous sa tutelle. Tous les bénéfices engrangés durant cette période sont utilisés pour payer les différents frais inhérents à votre activité (cotisations sociales,…) et le surplus est conservé sur un compte bancaire et vous est délivré dès votre sortie.
Vous bénéficiez également d’un accompagnement personnalisé, de l’accès à certains séminaires, d’un appui financier, d’une aide logistique et d’un accès à un micro-crédit sous certaines conditions.
Enfin, les couveuses étant considérés comme des centres de formations les demandeurs d’emploi peuvent y accéder tout en conservant leurs allocations de chômage et être considérés comme occupés. Durant cette période, vous n’avez plus d’obligation de recherche d’emploi (et heureusement).
Pour les personnes intéressées, quelques exemples de couveuses :
- Job’in
- Creajob
- Creation-projet.be (fusion de Step by Steppes et AGES)
- Sace ASBL
Je pense pour ma part m’orienter vers Job’in qui a une antenne dans ma région et est surtout partenaire avec l’IFAPME.
Conclusion
Pour conclure cet article, je tenais à apporter quelques précisions nécessaires :
- Il n’est pas obligatoire de passer par la case formation. J’ai fait ce choix car je pense qu’il est judicieux et peut m’apporter énormément. Maintenant si vous pensez avoir toutes les compétences requises et la certitude de réussir, foncez ! Ne vous bridez surtout pas, ce n’est pas du tout l’idée de cet article. Il s’agit ici de donner les pistes à ceux qui se posent les mêmes questions que moi et ne savent pas par où commencer.
- Je parle énormément de l’IFAPME dans cet article. Il s’agit d’un des centres de formation les plus reconnus et surtout les plus actifs dans ma région. Bien entendu d’autres alternatives existent et je vous encourage vivement à vous renseigner sur ce qui se fait dans votre région.
- Si vous avez participé à une de ces formations, êtes entrés en couveuse ou au contraire, avez débuté votre activité par vous même, je vous invite à venir partager votre expérience dans les commentaires. Avoir un regard différent sur la façon de se lancer ne peut être que positif. Puis qui sait, d’autres pistes émergeront peut-être et pousseront certains à se lancer dans une voie à laquelle ils n’avaient pas songé.
Merci de m’avoir lu et si vous avez des questions, des remarques ou des suggestions, les commentaires sont là pour vous. La première formation ne débutant qu’en septembre, je ne pourrai pas vous faire de retour sur le sujet durant l’été. Néanmoins comptés sur moi pour vous tenir informé de l’avancement de mes réflexions et de mon travail.
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